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Le comptable et l’économie de l’environnement

J’étais en en train de lire le dernier Houellebecq après avoir tenté de terminer celui de Pierre-Yves Mcsween.

Malgré son intention louable, je ne suis clairement pas son public cible et plusieurs raccourcis de simplification m’ont tout simplement fait grincer des dents.

L’opération de vulgarisation est certes importante et rares sont les comptables qui sortent des sentiers battus pour parler directement à l’individu lambda. Ceci dit, la vision et le quotidien d’un entrepreneur sont ignorés. La gestion du risque caractéristique de l’entreprenariat est un effort quotidien et ne se mesure pas avec une simple formule de rhétorique . L’entrepreneur ne peut pas s’offrir le luxe de la sécurité puisque son existence même est en lien avec le plongeon dans l’incertitude.

Le monde est terriblement plus complexe. Un chapitre sur la distinction entre le salarié et l’entrepreneur aurait été nécessaire. Mcsween va plutôt opter pour la logique du salarié devenant l’investisseur. À toute fin pratique, c’est également une possibilité. En terme sociaux économiques, c’est une progression Il y a aussi des chapitres sur des bidules qui sont peut-être là à titre humoristique, j’ai un doute. Par exemple, une légère envolée dans l’un des chapitres sur la question de la cravate. À cela, je vois rien d’autre à ajouter que ces citations.

Oscar Wilde a déjà dit qu’une cravate bien nouée est la premier pas sérieux dans la vie et Paulo Coelho nous indique que la seule utilité réelle de la cravate, c’est que l’on la retire sitôt rentré chez, pour se donner l’impression d’être libéré de quelque chose, mais on ne sait pas de quoi.

Alors, cela m’avait grandement déprimé. J’ai plutôt décidé de réfléchir sur la place du comptable dans les changements climatiques. Il ne faut pas oublier que le premier ministre en place au moment d’écrire ces lignes est un comptable.

À quoi servent les manifestations?

Étudiant, j’étais influencé par anarchisme et le mouvement autarcique. L’idée d’une assemblée générale me semblait absurde. J’ai quand même participé à quelques manifestations sans lendemain. En dehors de l’effet médiatique, il me sembla vain de passer par cette forme de protestation. Éventuellement, je me suis détourné de l’initiative populaire et me suis lancé dans un projet individuel financé par mes propres moyens afin de lutter contre la désertification au Mexique. Le projet a échoué par faute de ressource et de temps. Cela me donna une grande leçon. L’effort individuel est inutile contre le changement climatique. Il est nécessaire de contribuer pour maintenir l’équilibre de l’écosystème. Sauf que la planète a trop de ‘crédit’ et l’effort des individus ne pourra jamais faire balancer son équation. Il manque de ‘débit’ pour réparer les abus. Aussi simple que cela.

Dans cette perspective, l’unique solution n’est pas de forcer le gouvernement à prendre des mesures et des lois, de recycler l’ensemble de ces produits ou même de devenir végétalien. Une solution est de créer de nouvelles compagnies et technologies qui vont remplacer les anciennes nous forçant à sortir de la logique du recyclage pour aller vers un nouveau cycle de production. Il s’agit de l’intégration totale avec les trois R. Réduction, réutilisation, reconditionnement. À remarquer que diverses variantes existent, mais le but est de réduire à 0 les déchets et d’imiter la nature dans un cadre humain.

Le lien avec les comptables?

Des personnes comme Mcsween ont maintenant une notoriété voir une certaine forme d’autorité intellectuelle au même niveau qu’un médecin pourra donner son avis sur une question médicale, le comptable peut donner son avis sur les choix environnementaux d’une compagnie.

N’oublions pas que les choix écologiques sont d’abord économique.

L’industrialisation et la science ont permis la création de la paille en plastique pour une fraction du coût. Il s’agissait d’une économie d’échelle. Un choix économique. Le faible coût va toujours l’emporter pour les produits de consommation de masse parce que justement ils sont de masse et le panier du consommateur est sensible aux prix. C’est absurde de croire que des produits de luxe pourront connaitre un succès parce qu’ils écologiques. C’est illogique de croire cela ou seulement complètement déconnecté de la réalité.

Ce n’est vraiment pas encore un réflexe de juger des impacts écologiques et sociaux de décision comptable, toutefois il est très proches des actions économiques d’une compagnie et peut ainsi exprimer son avis. Il y a bien sûr le secret professionnel, toutefois lorsque des situations problématiques ou qui le seront sont face à lui sont rôle est de prendre position.